Poèmes

MargueriteCes textes et poèmes sont des petits cailloux qui vous conduisent aux recueils dont je suis l'humble auteur. Butinez autant qu'il vous plaira !​​​​​​​

 

 

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Dans Poèmes

Le chant des couleurs

Le 2022-01-18

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   Blanc l’hiver coquin

Gris le cafard malsain,

Noir le désir, dépendance

Rouge le soleil, espérance

Bleu azur peinture de l’infini

Rose l’amitié, douce symphonie

Arc-en-ciel l’amour éternel

Incolore la peine rebelle

Vert printemps pour l’hirondelle

Les couleurs habits de l’existence

Chaudes ou froides tendances

Colorent charmantes notre humanité

De leurs pinceaux hymne à la beauté.

Pastels de vérité plus de cécité.

Dans Poèmes

Femme cet être si particulier

Le 2022-01-18

20140813 124203Parfois secrète, elle cache son charme discret derrière un sourire coquin. Parfois, sublime, elle dévoile ses atours que des parures habillent mannequins. Parfois, garçonne, sous sa casquette trop grande, transperce les âmes de ses yeux aiguisés, félins. Parfois champêtre, elle danse avec la grâce virevoltante d’un papillon câlin.

Souvent légère comme la plume, elle est toute de séduction. Souvent féroce quand le mal l’agresse et le mâle s’abaisse. Souvent clairvoyante quand son intelligence joue de ses finesses. Souvent lucide, elle tolère pudique et aime malgré, compassion.

Toujours lourde, la tête au rut plutôt que la patience tendre d’un instant roman. Toujours penaud la première fois, il singe ses sentiments, s’oublie un instant. Toujours amant, il aime le corps, adore la sensation, l’âme après, seulement. Lui, éléphant dans un magasin de porcelaine, elle, abeille butine délicate, le pollen. Lui, construit de forces et de défis, elle, bâtie de finesses et d’esprits. Lui pauvre hère malhabile, albatros Baudelaire, s’en va la conquérir. Elle, toute de féminité, toute de subtilités, tel Ronsard, cueille la rose. Elle est notre Nord, notre Sud, notre Est et notre Ouest. Elle est aussi l’oasis dans notre désert affectif, notre réveil poète. Elle a le don de création, elle enfante les êtres, belles proses. Pauvre semeur de graine, tels les lions solitaires de Namibie, les hommes cherchent, trouvent souvent et oublient parfois.

Tant de différences, tant d’oppositions, tout nous sépare, êtres égaux, sans doute en société, mais non-sens en vérité. La loi de l’Évolution, la nature nous enjoignent de nous rejoindre. Le secret de notre bonheur est dans la complémentarité. La femme reste pour l’homme, l’énigme délicieuse de son histoire et la réciprocité demeure.

Dans Poèmes

Anthropomorphisme de notre Temps

Le 2022-01-17

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Étrange, que cette chose impalpable, le Temps.
L’immortalité est sa seule rivale, nonobstant.
Combien même l’Éternité, est un temps,
Le Temps, maître des horloges est omnipotent.
Il se dilate quand nos malheurs nous frappent,
Il se compresse quand nos bonheurs nous flattent.
Interminables agonies ne durent qu’un temps,
Joies, désirs, orgasmes ne comptent qu’un instant.
À la vitesse de la lumière ou escargot, il est relativité,
Siècles pour les uns, secondes pour d’autres, perplexité
Pour nous, pauvres hères, chimère plus de repères.
Humain perdu entre deux infinis, le Temps compère.
Prendre le temps, n’avoir pas le temps, en ce temps
Avec le temps, tout va, tout s’en va, vague à l’âme
Répète le poète, clairvoyant au refrain de son chant.
Servile, sans emprise sur le Temps l’homme blâme.
Pour supporter nos souffrances, sa longueur alliée
Il nous frappe tous de vieillissement, don d’ubiquité.
Il éreinte nos âmes, érode les rochers, acide qui infuse.
Fatalité, mauvais temps, perfide, son doux fiel diffuse.
Il balaie nos maux, masque nos meurtrissures,
Décapite les pics, les passions sans un murmure
Comble séant, les gouffres béants de nos désirs
 L’Amour, s’éteint, las de sa langueur, sans repentir.
Façonneur de notre terre, il écrase les montagnes,
Il joue du froid glacial et de la chaude cocagne,
Il donne le tempo de la vie et de la mort trémolo,
Il n’a point de visage ni de recto, de verso.
Impalpable, il n’est rien, il est tout, il est divin,
Anthropomorphisme, la foi humaine l’a agendé,
En année, mois, fêtes Pascales, calendrier grégorien
De cette mesure inexacte, l’humain perdu se satisfait.
Il efface les émotions, entraîne remords et regrets,
Ligne rouge, frontière de mondes parallèles, secret.
Existe-t-il ou de l’univers est relative conséquence ?
Doutes et questionnements, en abondance.
Sur le lac, oh temps suspend ton vol ! 
Clame encore le troubadour lucide et frivole.
Conduis-nous, serein ménestrel, loin du ressac,
Ne plus entendre le tic, devancier du tac.
Vivre libre, danser souverain, hors du Temps,
Je te prie, ne serait-ce qu’un court moment.
Enfin briser les chaînes, s’enfuir dans nos rêves,
Notre imagination débridée et observer un instant,
Une trêve

 

 

Dans Poèmes

la Lettre, cette orpheline

Le 2022-01-17

 La lettre

 Elle voyage clandestine dans son enveloppe pour seule destinée. Dans le ventre d’un avion, dans l’antre d’un wagon anonyme, secouée par la machinerie infernale qui la trie, elle court vers celle ou celui qui l’attend unanime. Elle est une espérance qui anime un cœur, bonheur. Elle déchire parfois notre âme, malheur. Comptable, elle peut être dépensière, facture meurtrière. Comme la nuit noire et profonde, elle nourrit aussi les angoisses qui nous rongent. Elle console le soldat dans sa tranchée, blotti. Elle enflamme le cœur d’une femme de ses mots fleuris. Attendue, elle étire langoureux le temps, torture notre patience. Surprise, elle attise notre curiosité, aiguise notre vigilance. Elle consacre le verbe avec la verve d’une pensée construite, et non les mots vaporeux d’une logorrhée volage qui s’envole fortuite.

   Longtemps messager d’une correspondance passion, la littérature déborde de ces affres en déclaration, de ces tourments romanesques, de ces envolées lyriques bercée d’émotions qui ne cessent de clamer l’Amour au gré des sentiments. Le papier parfumé, l’encre majesté et l’écriture penchée déclament, en vers, les braises qui consument l’esprit amant. Révoltée, elle crie la liberté, prône l’égalité, dénonce l’injustice, exalte la fraternité. Elle s’amuse du souverain arbitraire en pamphlet Voltaire. En tract, elle court les rues, inonde les journaux et s’immisce maligne dans les arcanes du pouvoir. Elle fomente les révolutions, déclare les guerres, façonne notre Histoire. Dans sa noirceur féconde, elle est aussi la messagère nauséabonde de la rumeur fétide qui nourrit, populiste les esprits petits. Elle est, ce corbeau qui plane, prosélyte sur notre conscience fragile. La lettre porte par ses écrits le pire et le meilleur de nous-mêmes. Numérique elle parcourt, en vitesse lumière, les distances et sonne instantanée à son arrivée. Elle déserte les avions, oublie les wagons, boude les boîtes aux lettres. L’immédiateté a gommé l’attente, la délicieuse torture de l’espérance d’une réponse. La technicité a sacrifié le temps de la réflexion au bûcher de la modernité. Par besoin de célérité, le langage dogme se transforme en raccourci orné d’émoticônes.

Mais virtuelle ou d’encre écrite, la lettre demeure la trace indélébile de nos pensées. Le Mail froisse le papier, mais ne nous dédouane pas de l’évidence qui nous engage, les paroles s’envolent, les écrits restent.

 

La poésie, le langage de l'âme

Le 2022-01-16

BateauVoix d’un au-delà pénétrant, liberté du verbe, elle anime nos songes. Caresse des mots, jouissances de l’écriture, elle enflamme mon esprit ; elle se nomme Poésie. Son serviteur, pauvre erre, a le regard du peintre, l’oreille du mélomane et pourtant si souvent démuni et ignoré. Apôtre de l’inutile, semeur de mots, il console les chagrins, exalte nos bonheurs et féconde nos âmes. Il est esthète. il est rien. il a l’oreille du divin. On l’appelle Poète.