Anthropomorphisme de notre Temps

Le 2022-01-17 à 12:28 0

Dans Poèmes

Pia20912 orig

Étrange, que cette chose impalpable, le Temps.
L’immortalité est sa seule rivale, nonobstant.
Combien même l’Éternité, est un temps,
Le Temps, maître des horloges est omnipotent.
Il se dilate quand nos malheurs nous frappent,
Il se compresse quand nos bonheurs nous flattent.
Interminables agonies ne durent qu’un temps,
Joies, désirs, orgasmes ne comptent qu’un instant.
À la vitesse de la lumière ou escargot, il est relativité,
Siècles pour les uns, secondes pour d’autres, perplexité
Pour nous, pauvres hères, chimère plus de repères.
Humain perdu entre deux infinis, le Temps compère.
Prendre le temps, n’avoir pas le temps, en ce temps
Avec le temps, tout va, tout s’en va, vague à l’âme
Répète le poète, clairvoyant au refrain de son chant.
Servile, sans emprise sur le Temps l’homme blâme.
Pour supporter nos souffrances, sa longueur alliée
Il nous frappe tous de vieillissement, don d’ubiquité.
Il éreinte nos âmes, érode les rochers, acide qui infuse.
Fatalité, mauvais temps, perfide, son doux fiel diffuse.
Il balaie nos maux, masque nos meurtrissures,
Décapite les pics, les passions sans un murmure
Comble séant, les gouffres béants de nos désirs
 L’Amour, s’éteint, las de sa langueur, sans repentir.
Façonneur de notre terre, il écrase les montagnes,
Il joue du froid glacial et de la chaude cocagne,
Il donne le tempo de la vie et de la mort trémolo,
Il n’a point de visage ni de recto, de verso.
Impalpable, il n’est rien, il est tout, il est divin,
Anthropomorphisme, la foi humaine l’a agendé,
En année, mois, fêtes Pascales, calendrier grégorien
De cette mesure inexacte, l’humain perdu se satisfait.
Il efface les émotions, entraîne remords et regrets,
Ligne rouge, frontière de mondes parallèles, secret.
Existe-t-il ou de l’univers est relative conséquence ?
Doutes et questionnements, en abondance.
Sur le lac, oh temps suspend ton vol ! 
Clame encore le troubadour lucide et frivole.
Conduis-nous, serein ménestrel, loin du ressac,
Ne plus entendre le tic, devancier du tac.
Vivre libre, danser souverain, hors du Temps,
Je te prie, ne serait-ce qu’un court moment.
Enfin briser les chaînes, s’enfuir dans nos rêves,
Notre imagination débridée et observer un instant,
Une trêve

 

 

extrait du recueil " le semeur de mots"

 
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